Lundi 9 mai
Principalement composée de cages de macaques de un (les pig tail mâles dominant), deux, quatre, et une cage de cinq. Il y a aussi deux petits sunbears (dont une qui a été extrêmement traumatisée par les humains, qui vit un stress quasi permanent), deux catbear, quelques gibbons, un iguane, des crocodiles.
C’est à cet endroit, un peu décalé, que se trouve l’espace bricolage où nous confectionnons les “enrichissements”, la cuisine principale avec les frigos de stockage des fruits et aussi la cuisine pour les employés qui prennent leur repas sur place.
Je tente un schéma de l’organisation du bâtiment, ah oui, il y a aussi l’espace vétérinaire où nous n’avons pas accès évidemment.
Bon, résultat un peu confus, mais je peux le commenter!!!!!!
Durant toute la matinée, j’ai nettoyé les cages de droite : murs, sol, structures. Bron a démonté une des structures pour en installer de nouvelles. Ils sont vraiment créatifs dans le centre et ont des idées clairvoyantes: avec deux trois bricoles, ils inventent un nouveau jeu suspendu.
Ex: attention croquis.
Tout le monde avait un grand-père (ou pour les parisiens un vieux voisin à la campagne), qui faisait sa goutte (eau-de-vie) tout seul dans son gros fût/tonneau bleu et bien c’est parti, affûtez votre scie, coupez 3 cercles de largeurs différentes, pour faire 3 beaux anneaux, solidarisez-les deux par deux avec des mega-vis et des écrous, choisir une personne en bonne forme, la faire monter (euh mais c’était Bron en direct bien sûr) au dessus de la cage, elle attrape les cordes, utilise des crochets, blabla et hop, voilà un super jeu (le fond du fût n’est pas perdu mais utilisé pour servir d’abreuvoir dans les cages des ours, et pour le couvercle, deux beaux trous circulaires. Cette fois on fait passer les cordes par les trous du dessus de la cage, on passe dans les trous du couvercle et de chaque côté on fait d’énooooormes nœuds… une balançoire est née !
Bon, ok, vous avez saisi l’idée, et les arts plastiques… c’est vrai, je n’ai aucune maîtrise…
Ce matin, en équipe de 2 d’abord avec Kerrie, ensuite avec Sarika, j’ai nettoyé 9 cages, il en reste 3, sincèrement, j’espère être sur une autre activité cet après-midi car je suis cuite… Vraiment, le plus fatiguant je pense c’est lorsqu’on brosse les murs à l’Ajax car on a les bras en l’air et ça tue!
J’ai bien suivi les conseils de sécurité : marcher au milieu du couloir, à bonne distance des cages car les macaques ont les bras fins et longs, s’assurer que le tuyau d’arrosage est lui aussi hors de portée, car sur la section du milieu, il y a des mini-grilles en bas des murs, qui dans dans les cages de l’autre côté et à tout moment, le bras et la main d’un macaque peuvent surgir AH AH AH (voix de sorcière).
Je suis en plan de vigilance rouge car OUI, j’ai quand même les miquettes!!
Et puis Bron, qui se charge de faire passer les singes d’une cage à l’autre (il y en a toujours une vide) nous parlait, je me suis concentrée pour comprendre ses instructions, when suddenly… j’ai senti une pression sur ma cheville à travers la botte, j’ai fait un monstrueux écart sans crier mais en émettant un son que je qualifierais de… particulier ! J’avais baissé ma garde quelques secondes, je n’avais pas vu la grille à ras le sol et ce petit filou de macaque m’a choppée! Et aussitôt relâchée. Ouf! Mais quand même ça fout les chocottes !!!!!
J’ai dû déjà l’évoquer aussi, une petite fille macaque s’était échappée lors d’un transfert, elle est tellement menue qu’elle passe à travers les cages. Elle reste toujours aux alentours car il y a sa mère, frères et sœurs et la nourriture. La coquine vient nous défier : zut elle se trouvait juste à 20cm du robinet… dont nous avons besoin toutes les 5 mn! On nous avait prévenues, alors je fais style “j’ai pas peur de toi” en la chassant avec des gestes de la main (je suis les instructions à la lettre), mais elle doit sentir que je ne suis pas sûre de moi et qu’en fait je fais dans mon benn), elle ne bouge pas d un poil! Kerrie essaie, même échec, je vais alors chercher un peu d’aide et c’est Tascha (volontaire permanente) qui la chasse… pas bien loin mais juste assez pour qu’on puisse continuer à bosser.
Maintenant, il est 13h, je bois mon thé. Je suis un peu crevée mais je refuse de faire la sieste pour essayer de m’assurer un bon sommeil.
Demain c’est journée Semenggoh, centre de réhabilitation plus ancien qui pratique principalement la vie semi-sauvage. J’espère que nous aurons l’occasion de faire de belles rencontres ourang-outaniennes (je dis les mots que je veux d’abord).
17h
Après une belle averse tropicale, ma pause dej s est achevée à 14h.
Je suis allée avec Beckie dans la forêt, avec quelques galettes au beurre et mon pot au lait…. euh pardon, c’est une autre histoire…
Donc dans la forêt, armée de mes gants et d’une brouette pour ramener des troncs d’arbre et des feuilles mortes. Beckie a ensuite lavé 2 ballons en plastique dur version boule de bowling taille 16 mais plus léger. Bron a installé tout ça dans la cage des petits ours, elle leur a mis un peu de miel sur les troncs et lorsqu’elle a ouvert la cage, les baby sunbears étaient comme fous ! C’était génial de voir la fille déchiqueter les troncs avec ses pattes, le garçon a entrepris de faire des galipettes avec le ballon, un régal de les voir s’amuser (même s’ils ont mis un beau bordel!).
Cet aspect est vraiment fabuleux. L’objectif du centre est de rendre la vie en captivité la moins pénible et la plus heureuse possible. Il ne s’agit pas seulement de les garder au propre et de les nourrir, c’est vraiment un investissement quotidien.
Je suis vraiment heureuse et fière – même si ma contribution est des plus modestes – de participer à ces activités. Certes j’ai transpiré comme une débile dans la forêt avec les troncs mais ça en valait le coup!
* J’ai oublié : j’ai scié des morceaux de bambou (ceux qui n’avaient pas de trous), ben c’est pas facile, ça demande beaucoup de délicatesse… il semblerait que j’en sois dépourvue.
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